Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/225

Cette page n’a pas encore été corrigée
167
DE SIAM. Livre III.

leur intéreft à leur salut, ne l’embrassaſſent s’ils la connoiſſoient.

On nous assura que depuis quelques mois lesPortugais, qui sont en grand nombre, avoient offert une grossesomme à la Com pagnie des Indes, pour avoir permission de bâtir une Eglise Catholique, ou dans la Ville, ou dans quelques Faux-bourgs, & qu’ils s’engageroient de payer encore, outre cela, seize mille écus tous les ans. Cette affaire ayant été proposée au Conseil des Indes, a été renvoyée en Hollande aux Chefs de la Compagnie, mais on n’espére pas qu’ils accordent cette grace aux Catholiques, de crainte, dit-on, qu’ils ne devins sent les Maîtres à Batavia. Il y a quatre Temples, deux où l’on sait tous les Dimanches le Prêche en Hollandois, un dans le Fort & l’autre dans la Ville. Un troisiéme où on le fait en Portugais, qui eſt la Langue la plus ordinaire du Païs. Le quatriéme eſt pour les François, dont le nombre eft aſſez conſidérable.

Pour ce qui eſt de Batavia, c’eſt la Ville la plus agréable de toutes les Indes, & elle paſſeroit pour tres-belle en Europe. Les Hollandois l’ont bâtie à plaiſir, dans le dessein d’en faire la Capitale de leur Empire. Les ruës y sont longues & larges, toutes tirées

Description de Batavia.