Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/219

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
161
DE SIAM. Livre III.

geux pour faire des obſervations ; qu’on y voyoit d’un côté la mer, & de l’autre une vaſte pleine à perte de vûë ; & qu’enfin ſi le tems étoit favorable & qu’il y eût quelque belle obſervation à faire, il vouloit y aſſiſter.

Nous répondîmes le mieux que nous pûmes à toutes ſes bontez, en l’aſſûrant que le Roy en ſeroit informé, & que Monſieur l’Ambaſſadeur y prendroit part. Enfin aprés un entretien de trois heures, qui ne fut interrompu que par le Thé, les Confitures & les ſantez du Roy, de la Maiſon Royale, de Monſieur l’Ambaſſadeur & les nôtres qu’il nous porta, il nous permit avec peine de nous retirer. Il nous conduiſit juſques au bout d’une grande gallerie par où on entre dans la première sale, & ordonna à un Gouverneur de Province & à Monſieur le Tréſorier de ne nous point quitter que nous ne fuſſions au Jardin du Général Spelman, où nous devions loger. En ſortant de la ſale nous trouvâmes un Caroſſe, avec deux Pages qui portoient des flambeaux pour nous mener. Malgré toutes nos réſiſtances il fallut obéir, & ce fut un ſpectacle nouveau, de voir deux Jéſuites dans le Caroſſe du Genéral traverſer la Capitalle des Indes.

Nous nous rendîmes bien-tôt à nôtre lo-

X