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VOYAGE

voyage. Ce fut un Samedy dix-huitiéme d’Aouſt entre cinq & ſix heures du soir, que nous moüillâmes à la rade de Batavia au milieu de dix-ſept à dix-huit gros Vaiſſeaux de la Compagnie Hollandoiſe avec un grand nombre de Barques que nous y trouvâmes à l’ancre. Cette rade eſt fort belle & fort ſûre, on en peut voir la beauté dans la figure suivante.

Monſieur l’Ambaſſadeur avoit fait partir dés la nuit précédente le Chevalier de Fourbin, pour aller complimenter Monsieur le Général de Batavie, & pour luy porter la lettre du Baron Van-Rhêden. Il nous revint joindre, lorſque nous étions ſur le point de moüiller, & rapporta que le Général avoit accordé tout ce qu’on luy avoit demandé. Il dit qu’on pouvoit faire du bois, & de l’eau, prendre toutes ſortes de rafraîchiſſemens, & mettre les malades à terre ; que les Hollandois donneroient un Pilote, pour nous conduire à Siam ; & que quand on auroit ſalué la Fortereſſe, elle rendroit le ſalut coup pour coup, ce qui ne s’étoit point encore fait. Il eſt vray que le Général fit quelque difficulté sur ce dernier article, diſant que jamais la Fortereſſe n’avoit rendu ce ſalut ny aux Anglois, ny aux Portugais, ny à aucune autre Nation, & qu’on s’étoit toû-

Honêtetez du Général de Batavia envers M. l’Ambaſſadeur.