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VOYAGE

deux ou trois ans, qu’elle eſt tombée entre les mains des Hollandois, de la manière dont nous parlerons dans la ſuite, perſonne n’a la liberté d’y aborder, & tout le commerce a eſté tranſporté à Batavia. Voicy la ſituation, la vûë de la Ville de Bantam & la deſcription de la rade, comme nous la vîmes quand nous y eûmes moüillé.

D’abord on avoit eu deſſein d’aller juſques à Batavia pour y prendre des rafraîchiſſemens. Mais comme la ſaiſon étoit déja fort avancée, on craignoit de perdre la Mouſſon, c’eſt-à-dire le tems propre pour faire le voyage de Siam. D’ailleurs le chemin de Bantam à Batavia, quoyque de quatorze ou quinze lieuës ſeulement, étant extrémement difficile, à cauſe des Iſles, des bancs & des rochers qui s’y trouvent de tous côtez, on jugea à propos de reſter à la rade de Bantam, pour ne point perdre de tems & pour donner plus promptement du ſoulagement aux malades, dont la pluſpart étoient dans un état pitoyable.

Reméde cõtre le mal de Terre.

C’est pourquoy Monsieur l’Ambaſſadeur réſolut d’envoyer dés le lendemain à Bantam vers celuy qui commandoit dans le Fort pour les Hollandois, luy demander permiſſion d’y prendre quelques rafraîchiſſemens, & d’y mettre nos malades à terre. C’est le ſouverain

remede