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DE SIAM. Livre II.

fait une petite exhortation, pour les confirmer dans la reſolution de vivre & mourir bons Catholiques, reçut leur Abjuration le troiſiéme Dimanche d’aprés Pentecoſte. On les inſtruiſit encore dans la ſuite, pour les diſposer à leur première Communion, qu’ils firent quelque tems aprés avec beaucoup de piété ; & depuis ils ont vécu l’un & l’autre avec une grande édification dans le Navire.

Dieu accorde un beau tems par l’interceſſion de la ſainte Vierge.

Nous commençâmes donc nôtre neufvaine le Samedy ſeptième de Juilet, & dés le lendemain nos prières furent exaucées. Il ſe leva un vent ſi favorable, que nous fîmes cinquante lieuës en moins de vingt-quatre heures, apres cela nous vîmes du Goëmon & des Oyſeaux en plus grand nombre qu’à l’ordinaire. Car nous n’avons pas ceſſé d’en voir depuis le Cap juſques à Batavia. On crut qu’ils venoient de l’Iſle de Saint Paul d’Amſterdam, qui eſt vers le trente ſixième degré de latitude Auſtrale, & le quatre-vingt neufviéme de longitude.

Aprés avoir couru à l’Eſt prés de mille lieuës, nous dreſſâmes nôtre route vers le Nord pour aller gagner l’Iſle de Java, qui est au ſixiéme dégré de la Ligne du côté du Midy. Nous eûmes même durant quelque-tems un vent frais & favorable, mais le quinziéme de Juillet il commença ſi fort