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DE SIAM. Livre II.

cent ces inſtrumens à peu prés comme les nôtres, mais avec cette différence qu’il n’y a qu’un trou qui va d’un bout à l’autre, qui eſt beaucoup plus large que celuy des flûtes & des flageolets, dont on se sert communément en France. Pour les accorder ensemble, ils ſe ſervent d’un cercle qui a une petite ouverture au milieu, qu’ils avancent, ou qu’ils reculent dans le tuyau par le moyen d’une baguette, ſelon le ton qu’ils veulent prendre. Ils tiennent leur inſtrument d’une main, & de l’autre ils ſerrent leurs lévres contre l’inſtrument, afin que le ſouffle entre tout dans le tuyau. Cette muſique eſt ſimple, mais elle eſt harmonieuſe. Celuy qui y préſide aprés avoir fait prendre à tous les autres Muſiciens le ton de leur inſtrument ſur celuy du cornet à bouquin, qui eſt auprés de luy, il donne l’air qu’il faut joüer, & bat la meſure avec un grand bâton, qui peut être vû de tout le monde.

La muſique eſt toûjours accompagnée de dances, qui conſiſtent dans des sauts, & de certains mouvemens de pieds, ſans ſortir du lieu où ils ſont. Les femmes & les filles, faiſant un grand cercle autour des danceurs, battent ſeulement des mains & quelquefois des pieds en cadence.

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