Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/133

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
101
DE SIAM. Livre II.

tures de doigts en commençant par le petit, qu’elle ſe remarie de fois. Les hommes ſe font demy-Eunuques de jeuneſſe, prétendant que cela ſert beaucoup à conſerver & augmenter l’agilité : ils ſont tous ou Chaſſeurs ou Bergers ; ceux-là habitent dans des cavernes & vivent de leur chaſſe, ceux-cy ſe nourriſſent de leurs troupeaux & de leurs laictages : ils logent dans des cabanes faites de branches d’arbres, couvertes de peaux & de nattes en forme de tentes, la porte en eſt ſi baſſe qu’on n’y peut entrer qu’à quatre pieds, & la couverture si peu élevée qu’on ne peut s’y tenir debout. Quatre ou cinq familles logent dans une de ces Caſes qui n’a qu’environ cinq ou ſix pas géométriques de tour, le feu s’y fait au m ilieu, & les appartemens ne ſont diſtinguez que par des trous creuſez en terre de deux pieds de profondeur. Poursuivons préſentement la relation que nous avions interrompuë.

« La deuxième Nation eſt celle des Namaquas, dont vous voyez icy la figure. Nous la découvrîmes la première fois l’an 1682. nous entrâmes dans leur village, & envoyâmes à leur Capitaine par quelques-uns des Caffres qui nous ſervoient de guides, du Tabac, une Pipe,


Les Chaſſeurs demeurent dans les bois & les paſteurs demeurent dans des Cases.

La deſcription de ces Caſes,

Les Namaquas habitent dans des villages, & ſont plus polis que les autres.

N iij