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DE SIAM. Livre II.
cher de les mépriſer. Car ils ont plus de charité & de fidélité, les uns envers les autres, qu’il ne s’en trouve ordinairement parmy les Chrétiens. L’adultére & le larcin ſont chez eux des crimes capitaux & qui se puniſſent toûjours de mort. Quoyque chaque homme ait la liberté de prendre autant de femmes qu’il en peut nourrir, il ne s’en trouve pas un, même parmy les plus riches, qui en ait plus de trois.

Mœurs des habitans du Cap.

Ces peuples ſont partagez en diverſes nations qui ont toutes la même forme de vivre. Leur nourriture ordinaire eſt le lait & la chair des troupeaux qu’ils nouriſſent en grande quantité. Chacune de ſes nations a ſon Chef ou Capitaine auquel elle obéït. Cette Charge eſt héréditaire & paſſe des pères aux enfans. C’eſt aux aînez qu’appartient le droit de succeſſion, & pour leur conſerver l’authorité & le reſpect, ils ſont les ſeuls héritiers de leurs pères, les cadets n’ayant point d’autre héritage, que l’obligation de ſervir leurs aînez. Leurs habits ne ſont que de simples peaux de Moutons avec la laine, préparées avec l’excrément de Vaches & une certaine graiſſe qui les rend inſupportables à la vûë & à l’odorat. La prémiére nation, en langage du païs, s’appelle Sonquas, dont