Page:Tachard - Voyage de Siam, des Pères jésuites, 1686.djvu/107

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
83
DE SIAM. Livre II.

tuéuſes & marquent le Cap plus Oriental de prés de trois dégrez, qu’il n’eſt en éffet. Monſieur l’Abbé de Choiſi en voulut être témoin, & ſe réduiſit à mener avec nous la vie d’Obſervateur durant quelque temps.

Monſ. le Commandeur envoye divers presens aux Jéſuites.

Sur le ſoir on nous envoya dire du Vaiſſeau, qu’il falloit s’y rendre le jour ſuivant de bonne heure ; nous allâmes auſſitôt tous ſix à la Fortereſſe prendre congé de Meſſieurs les Hollandois, & leur témoigner nôtre reconnoiſſance : car il eſt vray qu’on ne peut rien ajoûter ny aux honnétetez, ny au bon traitement que nous en avons reçûs. Nous trouvâmes encore en entrant dans le Vaiſſeau des preſens de Thé, & de vin de Canarie, que Monſieur le Gouverneur nous envoyoit, qui se ſentit obligé d’un Microſcope, & d’un petit Miroir ardent que nous luy preſentâmes.

Tous ces Meſſieurs partirent extrêmement touchez de nôtre départ. Nous prions Dieu, diſoient-ils, en nous embraſſant tendrément, que les deſſeins pour leſquels vous allez à la Chine réüſſiſſent heureuſement, & que vous ameniez un grand nombre d’Infidellcs à la connoiſſance du vray Dieu. Nous les quittâmes enfin fort touchez nous mêmes de leurs bons ſentimens

L ij