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Croirait-on que c’est le même homme qui a écrit ces deux paragraphes ? Dans l’ensemble des asiles d’Angleterre que M. le Dr Tuke exalte, avec un système qui oblige les gardiens à lutter à force de poignet avec les fous dans leurs paroxysmes, il constate approbativement que la proportion est de 1 dans 11 ; et pour nos asiles, dont le système n’exige pas ces luttes corps à corps et prolongées, il considère que la proportion ne devrait pas être moindre que 1 dans 7. Ceci est une nouvelle preuve de la bonne foi qui a présidé à la confection de la diatribe que M. le Dr Tuke a publiée, en Canada, sur nos asiles de la province de Québec, pour satisfaire ses lubies, ses préjugés, ses antipathies et pour servir les manœuvres de ceux qui l’ont racolé pour l’occasion.

Le système suivi dans la Province de Québec en vaut un autre, tout au moins ; nos asiles sont aussi bons que beaucoup d’autres qui coûtent plus cher ; la guerre qu’on leur fait est une guerre soufflée par les préjugés ; car les administrateurs de nos asiles ont la confiance de l’immense majorité de notre population : il n’y a donc aucune raison de le changer, et le gouvernement qui viendrait briser cette organisation, pour faire droit à des clameurs, qui sont des insultes à la masse de notre population, commettrait une insigne faiblesse et un acte de mauvaise administration, par dessus le marché. Il n’en sera pas ainsi, bien sûr ; M. le Dr Tuke et ses souffleurs en seront pour l’odieux de leurs machinations et de leurs vilaines et sottes écritures.

On parle de contrats ! Croit-on qu’en prenant l’administration directe des asiles le gouvernement échapperait aux contrats ? Mais ce serait, au contraire, entrer dans le domaine des contrats de tous genres. Ceux qui ont eu l’expérience de cette espèce d’administration comprennent les embarras des fonctionnaires et des gouvernants, soumis à contracter avec des fournisseurs de tous les produits. Aux difficultés des détails s’ajoutent les tracasseries et les intrigues de la politique : le tout constituant une source continuelle de mécomptes, de déboires et de pertes pour l’État.