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et d’experts tant canadiens qu’étrangers. Il serait fastidieux d’accumuler ici les reproductions de ces témoignages, la chose, du reste, me semble inutile, après avoir démontré que les attaques auxquelles je réponds, en ce moment, ne constituent pas une critique, mais une vulgaire diffamation ; je me contenterai de citer un paragraphe du rapport des Inspecteurs de l’année 1862, en faisant remarquer que l’asile de Beauport était alors loin, bien loin, de ce qu’il est aujourd’hui, qu’il était très encombré et qu’il n’y avait pas de médecin attaché à l’institution, autre que les propriétaires, qui étaient eux-mêmes des médecins. — « The inspectors, who admire the asylum at Beauport as occupying the juste milieu, between the penury of municipal asylums, and the luxury of certain asylums, in the neighbouring republic for instance, cannot but regret the want in this institution of a resident physician, who should attend solely to the patients, and have the constant dispensing of the remedies of a moral, disciplinary and medical character which conduce so much to restore the lost faculty of reason. With this exception, the Inspectors have to congratulate the Country upon having an asylum in the Province so well conducted, and, taking it all in all, so very inexpensive as that of Beauport. »

Il faut remarquer que les deux seuls défauts importants que les inspecteurs constataient, à cette époque, à Beauport n’existent plus pour nos deux asiles d’aujourd’hui. L’encombrement n’y est point excessif comme alors, et chacun des deux asiles a un médecin interne et, en sus, un ou plusieurs médecins visiteurs.

Il n’y a pas d’institution au monde qui soit à l’abri des attaques de l’ignorance ou de la malveillance. Les asiles d’aliénés sont, de leur nature, particulièrement exposés à de pareilles attaques : un accident, une mésaventure, comme il s’en produit de temps en temps en dépit de toutes les précautions, les histoires d’aliénés souvent plus futés que leurs interlocuteurs, les vengeances d’employés démis ou de solliciteurs éconduits, la jalousie et la haine, qui se fourrent partout, peuvent faire naître des soupçons, des méfiances, des calomnies, dont la crédulité devient victime et que le charlatanisme ou la perversité exploitent.