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En m’esbatant je fay ronde aux en rime,
Et en rimant bien souvent je m’en rime,
Bref, c’est pitié d’entre vous rimailleurs,
Car vous avez assez de rime ailleurs.

Drusac un Tolosain rimailleur, imitant Marot, en certain livre qu’il a fait contre les femmes, a composé de ces Equivoques jusques au nombre de trois ou quatres cens vers, desquels, qui voudroit prendre la peine, on pourroit (comme Virgile faisoit des ordures de Ennius) ramasser un bon nombre, & les reduire en meilleur François, comme on a fait ceste suivante Elegie :

Belle aux beaux yeux, pour qui des douleurs je comporte.
Plus qu’on ne pourroit pas pour autre qui comporte
Oyez les grands regrets que faire me convient,
Pour le mal qui sur moy par vostre seul con vient,
Je fus bien malheureux, tout haut je le confesse
Quand je touchay sur vous tétin, cuisse, con fesse.
Cher me fut le banquet, la feste, & le convy,
Qui causerent premier pourquoy vostre con vy.
Car j’endure grands maux sans espoir de confort,
Seulement pour avoir aymé vostre con fort.
Il m’eust bien mieux valu à tous maux condescendre
Qu’ainsi folastrement sur vostre con descendre,
Mais vos friands regards, vostre beau contenir
Me donneront desir de votre con tenir
Et de vostre cœur faux au mien simple conjoindre
Pour en apres mon corps pres de vostre con joindre
Et deslors, sans passé contract, ny compromis,
Moyennant cent escus me fut ce con promis.