Page:Tabourot - Les Bigarrures et Touches du seigneur des Accords - 1640.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DES
ESQUIVOQUES
FRANCOIS.

CHAP. IIII.


J ’Ay cy-devant parlé amplement des Equivoques de la peinture à la voix, maintenant je rapporteray l’autre sorte qui se fait de la voix, de longtemps & ingenieusement traictée par nos François, & combien que ce mot d’Equivoque, selon que nous le prenons generalement, se puisse entendre des syllabes de mesme terminaison, selon qu’on faisoit les vers Latins rimez, qu’on appelloit vers Leonins, dont je parleray cy-apres, & que ce sont encor auiourd’huy toutes les Poësies Françoises & Italiennes, qui ont peu de graces, si deux voix unisonantes ne se rencontrent à la fin de deux vers s’entrerimans ce que les Rhetoriciens ont appellé d’un nom propre Omioteleste, c’est à dire finissant de mesme : neantmoins je prens icy ce mot d’Equivoque pour une espece particuliere, sçavoir quand un ou plusieurs noms, se peuvent rapporter à une autre ou divers noms, de mesme son, selon l’aureille, & diverse signification. Dont qui voudroit avoir des exemples, elles sont rares és Grecs & Latins, & vulgaires és anciens Poëtes François, comme Marot, en l’Epistre par luy adressee au grand Roy François, qui commence :