CHAP. XV.
R puis que j’ay au chapitre des Anagrammes amené en jeu deux Acrostiches, il ne sera mal à propos d’en faire mention. Acrostiches donc, sont vers qui
en leurs premieres lettres contiennent
quelque nom propre, ou autre mot de chose intelligible.
C’est la diffinition que leur donne a peu pres Cœlius Rhodig. lib. 13. cap. 17. lectio. antiq. alleguant que les Sibylles en ont fait de ceste façon, Comme aussi le Poëte
Ennius. Quant à ceux d’Ennius je ne sçay où il les a veus :
du moins, le curieux Collecteur de ses vers n’en fait aucune mention.
Quant à ceux des Sibylles, dont Ciceron
mesme fait mention, en son second de Divinatione, je les
ay veu tournez par un Sebastien Castellio, & y aux
Acrostiches : Iesvs Cristvs Dei Filivs Salvator, prins suivant le Grec :
Ιδρώσει γὰρ χθών, κρίσεως σημεῖον ὅτ ἔσται,
Ηξει δ’οὐρανόθεν βασιλεὺς αἰῶσιν ὁ μέλλων,
Σάρκα παρὼν πᾶσαν κρῖναι καὶ κόσμον ἅπαντα.
Οψονται δὲ θεὸν μέροπες πιστοὶ καὶ ἄπιστοι,
Υψιστον μετὰ τῶν ἁγίων ἐπὶ τέρμα χρόνοιο,
Σαρκοφόρων ψυχὰς δ’ἀνδρῶν ἐπὶ βήματι, κρίνει,