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ANDRÉ PASQUET AU
Lecteur Salut.



IL y a environ huict ans que ce livre intitulé Bigarrures, que l’on envoyoit à Paris pour imprimer, tomba entre mes mains : duquel je fis faire à la haste une coppie assez mal escrite, encore plus mal orthographiee, presageant a peu pres ce qui est advenu depuis d’iceluy. Car il fut aussi tost retiré par l’autheur, sous une bonne excuse, qu’il y vouloit changer, adjouster & diminuer, encor que ce fust, comme j’ay certainement cogneu pour en frustrer le public, & en jouyr seul en sa maison. Car depuis il n’en a jamais escrit, sinon par deffaictes & longueurs affectees, jusques dernierement, qu’il declara au Libraire tout ouvertement, que l’aage, le temps, & sa profession luy avoient faic changer d’humeur & la volonté, & qu’il luy seroit mal-seant d’advoüer ce qu’il avoit fait en ses premiers ans, & verdeurs de folastre jeunesse, ayant à grand peine accomply dix-huict ans, & qu’apres qu’il avoit donné preuve de sa suffisance en quelque brave & docte subjet, il adviseroit de ne point estouffer ses petits enfans naturels & illégitimes conceus hors mariage : car ainsi nommoit-il ses trois premiers livres. De sorte que j’ay cogneu apertement, que c’estoit une excuse recherchee, pour nous entretenir, ce qui ma occasionné de mettre en lumiere, ce