E fus fort estonné quand je vy
la première impression de ce livre, duquel je pensois que la mémoire
fut esteinte, Mais le relisant,
quasi comme chose nouvelle,
que je n’avoy veu y avoit quatorze ans,
je cogneu incontinent & mon genie, & mon
style du temps que je l’avois basty pour me
chatoüiller moy-mesme, à fin de me faire rire
le premier, & puis apres les autres, tellement
que je n’avois observé autre ordre, sinon d’entasser
pelle-mesle les exemples, selon qu’ils
me venoient en fantasie. N’estoit ce livre que
pieces rapportees, sans aucune curiosité, & fait
seulement par petits papiers, à diverses fois
adjoustez, desquels je recogneu toutesfois
qu’une grand partie avoit esté perduë. Tellement
que comme chacun est amateur de son
ouvrage, je me delibereray lors d’envoyer le
surplus des adjonctions, qui estoient cruës
depuis ce temps-là avec celles que l’on avoit
Page:Tabourot - Les Bigarrures et Touches du seigneur des Accords - 1640.djvu/16
Cette page n’a pas encore été corrigée
AVANT-PROPOS DE L’AUTHEUR
Sur les impressions de ce livre.