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6e armée, il connaissait le décret de Hitler ordonnant de massacrer les travailleurs soviétiques et les internés politiques, c’est-à-dire l’ordre dit « des commissaires » (compte rendu de l’après-midi du 27 juin 1946). Il est également établi qu’au début de la guerre, Fritzsche savait déjà que les fascistes allemands exterminaient les Juifs d’Europe. C’est ainsi que, commentant les mots de Hitler : « La disparition de la race juive en Europe sera le résultat de la guerre » (compte rendu de l’après-midi du 22 novembre 1945). Fritzsche déclara : « Les Juifs d’Europe ont eu le sort le plus lamentable, comme Hitler l’avait d’ailleurs prédit en parlant de la guerre en Europe. » (Compte rendu de la matinée du 23 janvier 1946). Il a été prouvé que l’accusé n’a cessé de prêcher une théorie raciale anti-humanitaire, qualifiant de « sous-humanité » les populations des pays victimes de l’agression (compte rendu de l’après-midi du 27 juin 1946 et de la matinée du 28 juin 1946).

À cette époque-là, alors que le destin de l’Allemagne fasciste était déjà décidé, Fritzsche se manifesta en soutenant vigoureusement l’accusé Martin Bormann et les autres hitlériens les plus fanatiques, qui constituaient alors l’organisation terroriste clandestine connue sous le nom de « Werwolf ».

C’est ainsi que, le 7 avril 1945, lors de sa dernière apparition à la radio, Fritzsche tint des propos subversifs afin d’inciter la population civile de l’Allemagne à jouer un rôle actif dans cette organisation terroriste clandestine des hitlériens.

Il déclara : « Personne ne s’étonne de voir la population participer au combat en différents endroits des régions récemment occupées, et, même après l’achèvement de l’occupation, des hommes en civil poursuivre la lutte. Si l’instinct de conservation, seul, sans préparation ni organisation, a pu donner naissance à ce phénomène exceptionnel, nous l’appellerons aujourd’hui « Werwolf ». (Document URSS-496).

Dans ses discours radiodiffusés, Fritzsche approuvait les nouvelles armes de terreur adoptées par l’Allemagne et notamment l’usage des bombes volantes « V ». Ayant reçu des propositions relatives à l’emploi des moyens de la guerre biologique, il les transmit aussitôt à l’OKW aux fins de réalisation (document URSS-484, preuves présentées à l’audience de l’après-midi du 28 juin 1946).

J’estime que la culpabilité de Fritzsche est entièrement prouvée. Son activité a eu une portée très considérable dans la préparation et la conduite des guerres d’agression et des autres crimes commis par le régime hitlérien.