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ont toujours été, pour Hitler et ses complices (Göring par exemple), un des facteurs essentiels et fondamentaux de la conduite des guerres d’agression.

Dans l’Allemagne hitlérienne, la propagande n’a jamais cessé d’être un instrument essentiel dans la préparation et la réalisation des actes d’agression et dans la formation d’artisans dociles pour exécuter les plans criminels du fascisme allemand.

Un appareil de propagande très vaste et rigoureusement centralisé servait à réaliser ces buts. La liberté de la presse et la liberté de parole furent complètement supprimées, avec l’aide du système de police et de la censure.

La présentation inexacte des faits était le moyen d’action fondamental de la propagande hitlérienne. Hitler le dit d’ailleurs ouvertement dans Meïn Kampf : « Grâce à une propagande habile et soutenue, on peut faire croire au peuple que notre ciel est un enfer, et, au contraire que la vie la plus misérable est un paradis. » (Document USA-276.)

Pour réaliser les desseins du régime hitlérien, il était aussi indispensable de répandre des idées provocatrices et de tromper systématiquement l’opinion publique, que de fabriquer des armements et de préparer des plans militaires. En l’absence d’une propagande fondée sur une suppression totale de la liberté de presse et de parole, le fascisme allemand n’aurait jamais pu mettre en pratique ses plans d’agression, préparer et réaliser, sur une échelle monstrueuse, ses crimes de guerre et ses crimes contre l’Humanité.

Dans le système de propagande du gouvernement hitlérien, les éléments essentiels étaient représentés par la presse quotidienne et la radio.

Définissant devant le Tribunal les trois facteurs nécessaires à un déroulement favorable de la guerre, l’accusé Göring a cité :

1o L’effort militaire des Forces armées elles-mêmes,

2o La guerre économique,

3o La propagande.

Il a dit à ce propos :

« La propagande a une très grande importance, surtout la propagande radiophonique… et l’Allemagne en a fait l’expérience plus que tout autre pays. » (Compte rendu de l’après-midi du 15 mars 1946.)

Ceci étant, il n’est pas permis de supposer que la direction suprême du Reich aurait accepté de confier à un personnage de second plan le rôle de directeur de la Radiodiffusion, appelé à contrôler le travail de toutes les compagnies d’information radiophonique et à agir comme directeur exécutif de la propagande diffusée par ces compagnies.