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des poursuites pénales contre les personnes qui avaient participé au lynchage de ces aviateurs. Parallèlement, Goebbels poursuivait sa propagande d’excitation pour inciter le peuple allemand à agir de cette façon contre les aviateurs. Une conférence fut tenue le 6 juin 1944, au cours de laquelle on discuta des règles relatives à l’application du lynchage.

L’avocat de Bormann, dans sa tâche difficile, n’a pas réussi à réfuter toutes ces preuves. En face des documents qui portent la signature de Bormann, il ne semble pas d’ailleurs que la présence même de l’accusé aurait facilité une telle réfutation.

Le défenseur de Bormann a prétendu que ce dernier était mort et a dénié au Tribunal le droit de se prévaloir de l’article 12 du Statut qui permet de poursuivre une procédure par contumace. Mais cette mort n’ayant pas été prouvée de façon irréfutable, le Tribunal, ainsi qu’il l’a déjà déclaré, a décidé de juger Bormann par contumace.

Au cas où Bormann serait encore en vie et viendrait à être arrêté, le Conseil de Contrôle pour l’Allemagne pourrait, en vertu de l’article 29 du Statut, examiner tout fait atténuant et modifier ou réduire la condamnation s’il le juge convenable.

Conclusion.

Le Tribunal déclare :

Que l’accusé Bormann n’est pas coupable des crimes visés par le premier chef de l’Acte d’accusation ;

Que l’accusé Bormann est coupable des crimes visés par les troisième et quatrième chefs de l’Acte d’accusation.

1er  octobre 1946.
Signé : Geoffrey Lawrence,
xxxxxPrésident ;
Signé : Norman Birkett ;
Francis Biddle ; John J. Parker ;
H. Donnedieu de Vabres ; R. Falco ;
Nikitchenko. A. Volchkov.