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camps de concentration et furent victimes de pogroms. Enfin il coopéra avec la Police de sûreté et le SD à la déportation de Juifs d’Autriche vers l’Est. Pendant qu’il était gouverneur d’Autriche, des adversaires politiques des nazis furent envoyés dans des camps de concentration par la Gestapo, maltraités et souvent tués.


Activité criminelle en Pologne et aux Pays-Bas.

En septembre 1939, Seyss-Inquart fut nommé chef de l’administration civile de la partie sud de la Pologne. Le 12 octobre 1939, il devint l’adjoint de Frank, gouverneur général de la Pologne. Le 18 mai 1940, il fut nommé commissaire du Reich pour les Pays-Bas. Dans ces trois fonctions, il administrait des territoires occupés à la suite de guerres d’agression. Ce rôle était d’une importance primordiale pour les autres guerres déclenchées par l’Allemagne.

En sa qualité d’adjoint au gouverneur général pour le Gouvernement Général de la Pologne, Seyss-Inquart approuva les méthodes utilisées pendant l’occupation de ce pays. En novembre 1939, au cours d’un voyage d’inspection dans le Gouvernement Général, Seyss-Inquart déclara que l’administration de la Pologne devait aboutir à l’exploitation de ses ressources économiques au profit de l’Allemagne. Il préconisa aussi la persécution des Juifs ; il eut connaissance d’ailleurs du début de « l’action AB » qui entraîna l’assassinat d’un grand nombre d’intellectuels polonais.

En sa qualité de commissaire du Reich pour les territoires occupés des Pays-Bas, Seyss-Inquart appliqua impitoyablement des mesures de terreur destinées à réprimer toute opposition à l’occupation allemande, programme qui, disait-il, était destiné à « annihiler » ses adversaires. En collaboration avec les chefs locaux des SS et de la Police, il joua un certain rôle dans les exécutions d’otages effectuées à l’occasion de délits commis contre les autorités d’occupation, et dans l’envoi dans des camps de concentration de tous ceux qui étaient suspects d’opposition à la politique d’occupation, y compris les prêtres et les professeurs. Sous la menace de représailles contre leurs familles, de nombreux policiers hollandais furent contraints à prendre part à l’exécution de ce programme. Les tribunaux hollandais durent également y participer, mais quand ils montrèrent leur répugnance à prononcer des peines d’emprisonnement qui conduisaient le plus souvent à l’assassinat du prisonnier, on généralisa l’emploi des tribunaux d’exception.

Du point de vue économique, Seyss-Inquart administra les Pays-Bas au mépris des règles posées par la Convention de La Haye qu’il considérait comme périmée. Bien plus, une politique d’exploitation maxima du potentiel économique du pays fut adoptée et appliquée sans aucun égard ou presque pour les répercussions