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évacuation de la Norvège septentrionale a bien eu lieu et que trente mille maisons d’habitations ont été endommagées.

Le 7 octobre 1941, Jodl signa un ordre communiquant la décision de Hitler de ne pas accepter la reddition de Léningrad ni celle de Moscou, qui d’ailleurs ne furent jamais offertes ; l’accent était mis au contraire sur la nécessité qu’il y avait de raser ces villes. Jodl prétend que cette décision était dictée par la crainte qu’elles ne fussent minées par les Russes comme l’avait été Kiev.

Sa défense repose, dans ses grandes lignes, sur la théorie des « ordres supérieurs » qui a été rejetée par l’article 8 du Statut. Aucune circonstance atténuante ne peut être invoquée en sa faveur. Aucun soldat n’a jamais été tenu de participer à de tels crimes et Jodl ne peut se justifier de les avoir commis, en s’abritant derrière la mystique d’une obéissance militaire aveugle.


Conclusion.

Le Tribunal déclare :

Que Jodl est coupable des crimes visés par les quatre chefs de l’Acte d’accusation.


VON PAPEN.

Von Papen est inculpé des crimes visés par les premier et deuxième chefs de l’Acte d’accusation. Il fut nommé Chancelier du Reich le 1er  juin 1932 et remplacé par von Schleicher le 2 décembre suivant. Il devint le 30 janvier 1933 vice-chancelier dans le cabinet formé par Hitler et le 13 novembre plénipotentiaire pour les affaires sarroises. Le 26 juillet 1934, il fut nommé ministre à Vienne, d’où il fut rappelé le 4 février 1938. Le 29 avril 1939, il fut nommé ambassadeur en Turquie. Il revint en Allemagne quand la Turquie rompit les relations diplomatiques avec son pays en août 1944.


Crimes contre la Paix.

En 1932 et 1933, von Papen employa son activité à aider Hitler à former un ministère de coalition et favorisa sa nomination de chancelier le 30 janvier 1933. Au cours de cette année, comme vice-chancelier dans le ministère, il participa à la consolidation du pouvoir nazi. Toutefois, le 16 juin 1934, von Papen prononça à Marbourg un discours dans lequel il dénonçait les efforts entrepris par les nazis pour supprimer la liberté de la presse et de l’Église ; il dénonça aussi le régime de terreur et la confusion que faisaient les « nazis 150% » entre « brutalité » et « dynamisme ». Le 30 juin 1934, au cours de la vague de violence qui accompagna ce qu’on appelle le putsch de Roehm, von Papen fut emprisonné par les SS. Son per-