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unique, le RSHA ; ils avaient leur propre hiérarchie de commandement et travaillaient comme une organisation unique à la fois en Allemagne, dans les territoires occupés et dans les régions immédiatement à l’arrière du front. Pendant la période dont s’occupe principalement le Tribunal, les candidats à des postes dans la Police de sûreté et le SD faisaient un stage dans tous ces services : Gestapo, Police criminelle et SD. Une certaine confusion est née du fait qu’une partie de l’organisation était théoriquement une formation du parti nazi, tandis qu’une autre partie de l’organisation était un service du Gouvernement. Ceci n’a pas d’importance particulière, vu la loi du 1er décembre 1933 établissant l’unité du parti nazi et de l’État allemand.

La Police de sûreté et le SD étaient des organisations de volontaires. Il est vrai que plusieurs fonctionnaires et membres de l’administration furent transférés dans la Police de sûreté. Prétendre que ce transfert était obligatoire n’a pas plus de valeur que de prétendre qu’ils devaient accepter ce transfert ou se démettre de leurs fonctions, en risquant de s’exposer à une disgrâce officielle. Pendant la guerre, un membre de la Police de sûreté et du SD ne pouvait choisir librement son affectation au sein de l’organisation et ce refus d’accepter un poste déterminé, en particulier lorsqu’il s’agissait de poste en territoire occupé, aurait pu entraîner un grave châtiment. Le fait demeure cependant que tous les membres de la Police de sûreté et du SD ont volontairement adhéré à l’organisation sans avoir été autrement contraints que par le désir de garder leur poste de fonctionnaire.

L’organisation de la Police de sûreté et du SD comprenait également trois unités spéciales dont voici le rôle :

La première était la Police frontalière ou « Grenzpolizei » qui passa sous le contrôle de la Gestapo en 1937. Elle avait pour fonction de surveiller les frontières de l’Allemagne et d’arrêter les personnes qui les franchissaient illégalement. Il a été prouvé que la Police frontalière a reçu des instructions de la Gestapo tendant à l’envoi dans les camps de concentration des travailleurs étrangers qu’elle avait appréhendés. Elle demandait aussi l’accord des services régionaux de la Gestapo pour envoyer des personnes arrêtées dans les camps. Le Tribunal estime que la Police frontalière doit être comprise dans l’incrimination de la Gestapo.

La Police de protection des frontières et de la douane ou « Zollgrenzschutz » fut versée dans la Gestapo au cours de l’été 1944. Les fonctions de cet organisme étaient semblables à celles de la Police frontalière. Elles consistaient à renforcer le contrôle des frontières et, plus spécialement, à empêcher la contrebande. Il ne semble pas