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et des objets d’art des palais de Peterhof, Zsarskoye Selo et Pavlovks furent emmenés en Allemagne. Dans la lettre qu’il adressa le 3 octobre 1941 à Rosenberg, le commissaire du Reich Kube disait que la valeur des objets d’art enlevés en Biélorussie se montait à des millions de roubles. Une lettre adressée par les services de Rosenberg à von Milde-Schreden disait que, dans le seul mois d’octobre 1943, environ quarante wagons pleins d’objets d’art furent dirigés vers le Reich, ce qui montre l’étendue de ce pillage.

Il ne convient de dire que quelques mots de l’explication d’après laquelle le but poursuivi en saisissant les œuvres d’art aurait été de les protéger et de les conserver. Le 1er  décembre 1939, Himmler, en sa qualité de commissaire du Reich pour l’« affermissement du germanisme », publia un décret adressé aux officiers régionaux de la Police secrète dans les territoires annexés de l’Est et aux chefs du Service de sûreté de Radom, Varsovie et Lublin. Ce décret contenait des directives administratives pour l’exécution du programme de saisie des œuvres d’art ; on peut lire dans son article premier :

« Pour affermir le germanisme, tous les objets mentionnés au paragraphe 2 du décret sont dès maintenant confisqués… Ils sont confisqués pour le bien du Reich allemand, et sont à la disposition du commissaire du Reich pour l’affermissement du germanisme. »

La preuve que le but poursuivi par la saisie de ces objets n’était pas de les mettre à l’abri, mais bien d’enrichir l’Allemagne, résulte encore de ce passage d’un rapport non daté du Dr Hans Posse, directeur de la Galerie nationale de tableaux de Dresde :

« J’ai eu l’occasion d’acquérir une certaine connaissance des collections publiques et privées ainsi que des propriétés de l’Église, qui se trouvent à Cracovie et à Varsovie. Il est vrai que nous ne pouvons trop compter nous enrichir par l’acquisition de grandes œuvres d’art — peintures et sculptures — à l’exception toutefois de l’autel de Veit Stoss et des panneaux de Hans von Kulnbach dans l’église de Notre-Dame à Cracovie… et de plusieurs autres œuvres du Musée national de Varsovie. »


Politique de travail forcé.

L’article 6, b du Statut décide que « les mauvais traitements ou la déportation pour des travaux forcés ou pour tout autre but, des populations civiles dans les territoires occupés » seront considérés comme crimes de guerre. Les règles concernant les travaux forcés imposés aux habitants de territoires occupés se trouvent dans l’article 52 de la Convention de La Haye, qui stipule :

« Des réquisitions en nature et des services ne pourront être réclamés des communes ou des habitants que pour les besoins de