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« Mon plan est donc :

« a) De constituer d’ici un mois en Roumanie méridionale, une formation qu’on renforcerait peu à peu ;

« b) Lorsque le temps se sera fixé au beau, en mars probablement, d’envoyer une autre unité chargée d’occuper, en passant par la Bulgarie, la côte nord de la mer Égée et, au besoin, tout le continent grec. »

Le 20 janvier 1941, lors d’une conférence avec Mussolini à laquelle assistaient von Ribbentrop, Keitel, Jodl et d’autres personnalités, Hitler déclara :

« La concentration de troupes en Roumanie vise un triple but :

« a) Opération contre la Grèce ;

« b) Protection de la Bulgarie contre la Russie et la Turquie ;

« c) Sauvegarde de la garantie donnée à la Roumanie… Il est à souhaiter que ce déploiement de forces s’achève sans intervention de l’ennemi. Par conséquent, ne découvrir son jeu que le plus tard possible. On s’efforcera de traverser le Danube au dernier moment et de se mettre en formation de combat au plus tôt. »

Le 19 février 1941, une directive de l’OKW, au sujet de l’opération « Marita », spécifiait :

« Le 18 février, le Führer a pris, à propos de l’exécution de l’opération « Marita », la décision qui suit :

« Les dates ci-après sont prévues :

« Commencement de la construction d’un pont, 28 février ; passage du Danube, 2 mars. »

Le 3 mars 1941, les troupes britanniques débarquaient en Grèce pour aider ce pays à résister à l’Italie, et le 18 mars, au cours d’une réunion à laquelle assistaient Hitler, Keitel et Jodl, Raeder demanda confirmation du projet suivant lequel « toute la Grèce devait être occupée, même dans l’éventualité d’un règlement pacifique ». Hitler lui répondit : « L’occupation complète est une condition préalable à tout règlement ».

Le 25 mars, au cours d’une réunion tenue à Vienne, à l’occasion de l’adhésion de la Yougoslavie au Pacte Tripartite, von Ribbentrop confirma, au nom du Gouvernement allemand, la décision de l’Allemagne de respecter en tout temps la souveraineté et l’intégrité de la Yougoslavie. Le 26 mars, à leur retour de Vienne, les ministres yougoslaves qui avaient adhéré au Pacte Tripartite furent démis de leurs fonctions par suite d’un coup d’état survenu à Belgrade et le nouveau Gouvernement rejeta le Pacte. Le 27 mars, au cours d’une conférence tenue à Berlin devant le Haut Commandement, et en présence de Goring, de Keitel, de Jodl et, pendant un certain temps, de von Ribbentrop, Hitler déclara que la Yougoslavie était un facteur d’incertitude en ce qui concernait l’attaque