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« Un débarquement britannique en Norvège ne doit pas être pris au sérieux. »

La Défense s’est appuyée sur des documents qui furent saisis plus tard par les Allemands et qui démontreraient que le plan allié, visant à occuper des ports et des aérodromes de Norvège occidentale, était bien arrêté, malgré son retard sur les plans allemands qui présidèrent à l’exécution effective de l’invasion. D’après ces documents, un plan modifié avait été finalement adopté le 20 mars ; un convoi devait quitter l’Angleterre le 5 avril et la pose de mines dans les eaux norvégiennes devait commencer le même jour ; ces documents indiquent aussi que, le 5 avril, la date de départ fut reportée au 8 avril. Quoi qu’il en soit, ces plans ne furent pas la cause de l’invasion allemande. C’est pour acquérir des bases d’attaque plus efficaces contre l’Angleterre et contre la France que l’Allemagne occupa la Norvège selon des plans établis bien avant les plans alliés, sur lesquels on s’appuie aujourd’hui pour invoquer le prétexte de la légitime défense.

On a prétendu au surplus que, dans ce cas, et, conformément aux réserves formulées par diverses puissances signataires, lors de la conclusion du Pacte Briand-Kellogg, il appartenait à l’Allemagne de juger en dernier ressort de la nécessité d’une action préventive. Mais si le Droit international doit jamais devenir une réalité, la question de savoir si une action entreprise sous le prétexte de la légitime défense était de caractère agressif ou bien défensif, devra faire l’objet d’une enquête appropriée et d’un arbitrage.

Quant au Danemark, il n’a pas été soutenu qu’un plan d’occupation ait été établi par un belligérant quelconque autre que l’Allemagne et rien n’a été invoqué pour justifier cette agression.

Lorsque les armées allemandes entrèrent en Norvège et au Danemark, un mémoire fut remis à chacun des Gouvernements de ces deux pays, pour leur donner l’assurance que les troupes allemandes ne venaient pas en ennemies et qu’elles n’avaient pas l’intention de se servir comme bases d’opérations contre l’Angleterre des points qu’elles occuperaient, à moins qu’elles n’y soient forcées par l’attitude de l’Angleterre et de la France. Ce document spécifiait que la présence de ces troupes avait pour seul but de protéger le Nord contre le projet que formaient les Forces franco-britanniques d’occuper certains points stratégiques norvégiens.

Le mémoire ajoutait que l’Allemagne n’avait pas l’intention de violer l’intégrité territoriale et l’indépendance du Royaume de Norvège, ni dans le présent ni dans l’avenir. Néanmoins, un rapport de la marine allemande, en date du 3 juin 1940, discutait de l’utilisation ultérieure de la Norvège et du Danemark, et proposait notamment que les territoires danois et norvégien acquis pendant la