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l’aide possible. Le Gouvernement français adopta la même position. La Défense invoqua souvent à ce sujet l’argument d’après lequel les accusés avaient pu croire jusqu’ici que leur manière d’agir n’était pas contraire au Droit international par suite de l’assentiment qui leur était donné par les autres puissances. Mais les déclarations faites le 31 mars 1939 par la Grande-Bretagne et par la France montraient, tout au moins à partir de ce moment, que cette idée devait être abandonnée.

Le 3 avril 1939, les Forces armées allemandes reçurent de l’OKW un ordre qui, après avoir traité de la question de Dantzig, envisageait le « Cas Blanc » (c’était le nom conventionnel donné au projet d’invasion de la Pologne), et stipulait :

« Le Führer a ajouté les instructions suivantes au « Cas Blanc » :

« 1. Les préparatifs doivent être effectués de telle sorte que l’opération puisse avoir lieu à n’importe quel moment, à partir du 1er septembre 1939. »

« 2. Le Haut Commandement des Forces armées a reçu l’ordre d’établir un horaire précis pour le « Cas Blanc », et des accords qui assurent une action synchronisée des trois branches de l’armée. »

Le 11 avril 1939, Hitler signa un nouvel ordre, dont l’une des annexes porte les mots suivants :

« Il serait bon d’éviter des querelles avec la Pologne, mais, au cas où elle adopterait une attitude menaçante à l’égard de l’Allemagne, il sera nécessaire de procéder à un règlement définitif — en dépit du pacte conclu avec le Gouvernement polonais. Dans cette hypothèse, il s’agira de détruire la force militaire de la Pologne et de créer dans l’Est une situation en rapport avec les exigences militaires. L’État libre de Dantzig sera incorporé à l’Allemagne au plus tard lors de l’ouverture du conflit. Notre politique vise à limiter la guerre à la Pologne seule et ceci est considéré comme possible en raison de la crise intérieure existant en France et de la réserve britannique qui en résulte. »

Malgré le contenu de ces deux ordres, Hitler dans un discours prononcé au Reichstag, le 28 avril 1939, décrivit la façon dont le Gouvernement polonais avait soi-disant repoussé son offre relative à Dantzig et au Corridor et ajouta :

« J’ai vivement déploré l’attitude incompréhensible du Gouvernement polonais, mais ceci n’est pas le seul fait décisif ; le pire est que la Pologne — comme la Tchécoslovaquie il y a un an — croit maintenant, sous la pression d’une longue campagne internationale, qu’elle doit mobiliser son armée, bien que l’Allemagne, pour sa part, n’ait pas appelé un seul homme et n’ait envisagé aucune espèce d’action contre la Pologne. C’est uniquement la presse internationale qui a prêté à l’Allemagne des intentions agressives. »