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Une convention d’arbitrage avait été conclue en 1925 à Locamo entre l’Allemagne et la Pologne. Elle prévoyait le règlement de tous les différends pouvant surgir entre les deux pays. Le 26 janvier 1934, un traité de non-agression germano-polonais fut signé par l’accusé von Neurath au nom du Gouvernement allemand. Le 30 janvier 1934 et le 30 janvier 1937, Hitler, dans deux discours, exprima devant le Reichstag le point de vue selon lequel la Pologne et l’Allemagne pouvaient travailler de concert, dans le calme et la paix. Le 20 février 1938, Hitler, au cours d’un troisième discours déclara :

« Ainsi, on a réussi à ouvrir la voie à une entente amiable, qui, commençant à Dantzig, a abouti aujourd’hui, malgré les tentatives de certains fauteurs de troubles, à extraire des relations entre l’Allemagne et la Pologne le poison qui les viciait et à fusionner en une coopération sincère et cordiale ces relations. Confiante en ses amitiés, l’Allemagne fera tout pour sauver cet idéal qui constitue le fondement de son devoir futur : la Paix. »

Le 26 septembre 1938, au plus fort de la crise provoquée par la question des Sudètes, Hitler, dans le discours de Berlin dont il a déjà été question, affirma au Premier ministre britannique qu’il ne se poserait plus pour l’Allemagne de problèmes territoriaux en Europe lorsque la question tchécoslovaque aurait été résolue. Néanmoins, le 24 novembre suivant, l’OKW ordonna aux Forces armées allemandes de se préparer à attaquer Dantzig par des directives où on lisait notamment :

« Le Führer a ordonné que :

« 1. Il faut également faire des préparatifs pour permettre aux troupes allemandes d’occuper par surprise l’État libre de Dantzig. »

En dépit de ces instructions formelles relatives à l’occupation de cette ville, Hitler déclara le 30 janvier 1939 à la tribune du Reichstag :

« Au cours des mois troubles de l’année dernière, l’amitié de l’Allemagne et de la Pologne a été l’un des facteurs qui ont ramené la confiance dans la vie politique de l’Europe. »

Cinq jours auparavant, le 25 janvier 1939, von Ribbentrop avait affirmé dans un discours prononcé à Varsovie :

« La Pologne et l’Allemagne peuvent envisager l’avenir avec une confiance entière sur la base solide de leurs relations réciproques. »

À la suite de l’occupation de la Bohême-Moravie par l’Allemagne, le 15 mars, occupation qui constituait une violation flagrante de l’Accord de Munich, la Grande-Bretagne, le 31 mars 1939, donna l’assurance à la Pologne qu’au cas où son indépendance serait menacée et où le Gouvernement polonais estimerait devoir faire appel à l’armée nationale pour résister, la Grande-Bretagne se considérerait comme immédiatement tenue de prêter à la Pologne toute