Page:TMI - Procès des grands criminels de guerre devant le Tribunal militaire international, vol. 1, 1947.djvu/222

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le plan prévoyait la division provisoire du pays en unités territoriales d’étendues diverses et prenait en considération différentes « propositions » concernant l’incorporation des districts de la Tchécoslovaquie et de leurs habitants au Reich allemand. La « proposition finale » portait sur le pays tout entier y compris la Slovaquie et la Russie Subcarpathique, et une population de presque quinze millions d’habitants.

Ce plan fut quelque peu modifié en septembre, après la Conférence de Munich, mais son existence seule et sa rédaction en termes agressifs indiquaient l’intention bien arrêtée d’avoir recours à la force.

Le 31 août 1938, Hitler approuva un mémoire de Jodl en date du 24 août, concernant la date d’invasion de la Tchécoslovaquie et la question des mesures défensives. Ce mémorandum contenait notamment la phrase suivante :

« Le « Cas Vert » sera déclenché au moyen d’un « incident » en Tchécoslovaquie qui permettra à l’Allemagne de prétexter une provocation pour justifier son intervention militaire ; la fixation du moment précis où cet incident sera créé est de la plus grande importance. »

Ces faits démontrent que l’occupation de la Tchécoslovaquie avait été minutieusement préparée bien avant la Conférence de Munich.

Les conférences et les entretiens avec les chefs militaires continuèrent en septembre 1938. En raison du caractère critique de la situation, le Premier britannique, M. Chamberlain, se rendit à Munich par avion, puis alla voir Hitler à Berchtesgaden. Le 22 septembre, il le rencontra à Bad Godesberg et eut avec lui de nouvelles entrevues. Le 26 septembre 1938, dans un discours prononcé à Berlin, Hitler déclara au sujet de ces conversations :

« Je lui ai donné l’assurance, que je réitère ici, qu’une fois ce problème résolu il ne se posera plus, pour l’Allemagne, de questions territoriales en Europe ; je lui ai donné aussi l’assurance que, à partir du moment où la Tchécoslovaquie aura trouvé une solution aux autres difficultés qu’elle rencontre — c’est-à-dire lorsque les Tchèques auront trouvé un arrangement pacifique et ne comportant pas l’oppression d’autres minorités — je ne m’occuperai plus de l’État tchèque et que, en ce qui me concerne, je lui en donnerai ma garantie. Nous ne voulons pas de Tchèques. »

Le 29 septembre 1938, à la suite d’une conférence entre Hitler, Mussolini et les Premiers Ministres britannique et français, les accords de Munich qui demandaient à la Tchécoslovaquie de consentir à céder le territoire des Sudètes à l’Allemagne, furent signés. Le « chiffon de papier », que le Premier Ministre britannique rapporta à Londres et qui portait sa signature ainsi que celle de Hitler,