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dans tout le pays, utilisé dans les écoles et dans les universités, parmi les Jeunesses hitlériennes, les SS et les SA, et le peuple allemand en général ; un exemplaire en était même officiellement offert aux nouveaux mariés. Au cours de l’année 1945 le tirage de ce livre se monta à six millions et demi d’exemplaires. Ainsi qu’on le sait, Hitler affirmait sans cesse sa croyance en la nécessité d’employer la force pour résoudre les problèmes internationaux. Il écrivait notamment :

« Le sol sur lequel nous vivons à présent n’a pas été un cadeau accordé par le Ciel à nos aïeux. Ils ont dû le conquérir au péril de leur vie. De même, à l’avenir, notre peuple n’obtiendra pas de territoires, et par là de moyens d’existence, à titre de faveur consentie par un autre peuple, mais il devra les conquérir à la pointe d’une épée triomphante. »

Mein Kampf est rempli de passages semblables et la force comme instrument de politique étrangère y est exaltée.

Les objectifs précis de cette politique sont nettement soulignés. On y lit dès la première page « qu’un Empire austro-allemand doit être reconstitué et doit devenir la grande Patrie germanique », non pour des raisons économiques, mais parce que « des peuples de même sang doivent être dans le même Reich ».

La restauration des frontières allemandes de 1914 est considérée comme absolument insuffisante et l’Allemagne, si elle veut exister, doit reprendre sa place de puissance mondiale ayant l’étendue territoriale qui lui est nécessaire.

Mein Kampf est tout à fait explicite quand il précise où des territoires nouveaux devront être trouvés :

« Nous avons donc, nous, nationaux-socialistes, répudié à dessein l’attitude adoptée par l’Allemagne d’avant-guerre en matière de politique étrangère. Nous avons mis fin à la marche perpétuelle du germanisme vers le Sud et l’Ouest de l’Europe, et avons tourné les yeux vers les terres de l’Est, Nous avons mis un terme à la politique coloniale et commerciale d’avant-guerre et nous sommes passés à une politique territoriale de l’avenir.

« Mais quand nous parlons aujourd’hui de territoires nouveaux en Europe, nous devons penser principalement à la Russie et aux États limitrophes qui lui sont soumis. »

Mein Kampf ne doit être considéré ni comme un exercice de style, ni comme l’expression définitive d’une politique ; son importance réside surtout dans l’attitude agressive que révèlent ses pages.


L’ÉTABLISSEMENT DES PLANS D’AGRESSION.

Certains des documents saisis montrent que Hitler a tenu quatre réunions secrètes qui éclairent d’une vive lumière la question du plan concerté et celle des guerres d’agression.