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maladie de la persécution. Au cours de cette période il écrivit qu’il simulait l’amnésie et, finalement, entra de nouveau dans un état d’amnésie qui s’est prolongé jusqu’à ce jour.

Au cours de l’examen de Rudolf Hess du 14 novembre 1945, les constatations suivantes ont été faites :

Hess se plaint de crampes douloureuses et fréquentes dans la région de l’estomac qui ne semblent pas avoir de rapport avec les repas, de maux de tête dans les lobes frontaux à la suite d’un effort mental et, finalement, de perte de mémoire.

En général, on se rend compte de son état par la pâleur de sa peau et son manque d’appétit.

Quant aux organes internes de Hess, le pouls est de 92 et une légère faiblesse du cœur est remarquée. Il n’y a pas eu de changement dans l’état des autres organes internes.

En ce qui concerne le système nerveux, aucun symptôme d’affaiblissement organique n’est à noter.

Psychologiquement, Hess est tout à fait conscient ; il sait qu’il est en prison à Nuremberg en qualité de criminel de guerre selon l’Acte d’accusation ; il a lu et, pour reprendre ses propres paroles, est familiarisé avec les charges relevées contre lui. Il répond rapidement, en ne s’écartant pas du sujet, aux questions qui lui sont posées. Il parle d’une façon cohérente, ses pensées sont claires et précises et sont accompagnées de gestes expressifs. De même, il ne présente aucune manifestation de paralogisme. Il doit être noté que le présent examen mental, dirigé par le lieutenant Gilbert, Ph. D., prouve que l’intelligence de Hess est normale et dans certains cas au-dessus de la moyenne. Ses mouvements sont naturels et non forcés.

Il n’a pas exprimé d’idées incohérentes ni donné d’explications insensées au sujet de ses douleurs d’estomac ni de sa perte de mémoire, comme l’a assuré auparavant le docteur Rees, notamment lorsque Hess les attribuait à l’empoisonnement. À l’heure actuelle, en ce qui concerne la raison de ses sensations douloureuses et de sa perte de mémoire, Hess répond que c’est aux médecins d’en connaître les causes. À ce qu’il prétend, il peut à peine se rappeler quoi que ce soit de sa vie passée. Les lacunes de mémoire de Hess sont constatées seulement sur la base du changement subjectif de son témoignage concernant son incapacité à se souvenir de telle ou telle personne ou événement à des moments différents. Ce qu’il sait actuellement, et d’après ses propres paroles, est ce qu’il a probablement appris récemment de ceux qui l’entourent et des films qu’on lui a présentés.

Le 14 novembre, Hess refusa les piqûres calmantes nécessaires à l’analyse de son état mental. Le 15 novembre, en réponse à l’offre