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MÉMOIRE
DU MINISTÈRE PUBLIC FRANÇAIS
SUR LA REQUÊTE
DÉPOSÉE AU NOM DE L’ACCUSÉ
GUSTAV KRUPP VON BOHLEN.


Nuremberg, le 13 novembre 1945.


La France est formellement opposée à la disparition de la firme Krupp du Procès, puisque les autres Ministères Publics n’envisagent pas la possibilité de préparer, dès maintenant, un deuxième procès, visant les grands industriels allemands.

Elle s’oppose donc à la disjonction pure et simple.

Restent : soit le procès par défaut de Krupp père, soit la substitution à Krupp père de Krupp fils.

Le procès d’un vieillard mourant, absent de la barre, est difficile à faire.

La France préférerait que son fils lui soit substitué ; il existe des charges sérieuses contre lui.

Pour de simples raisons d’opportunité, elle demande qu’il n’en résulte aucun retard excédant celui qui découlera probablement des demandes de la Défense.

Si ces demandes de la Défense sont écartées par le Tribunal, que le procès de Krupp père soit fait par défaut.

Mais ce n’est qu’un pis-aller à nos yeux.

Signé : Ch. Dubost.