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Olympe.

J’ai dit ce que j’ai vû, sans savoir davantage.

Le Chevalier.

Quelque Ami du marquis a fait ce personnage ;
Pour l’Inconnu, par elle il vouloit vous toucher.

La Comtesse.

Qui l’auroit crû qu’en vous il l’eût fallu chercher ?

Le marquis, bas.

Non, ne m’en croyez pas ; mais, aimable comtesse,
Croyez-en ce présent que m’a fait la Jeunesse.

La Comtesse.

C’est là mon diamant ; vous étiez destiné
À recevoir enfin la main qui l’a donné ;
Il est juste, & j’en fais le prix de votre flamme.

Le Marquis.

Ô bonheur qui remplit tous mes vœux !
[à Olympe.]
Ô bonheur qui remplit tous mes vœux !Mais, Madame,
Vous souvenez-vous…

Olympe.

Vous souvenez-vous…Oui, je ne puis oublier
Que je vous ai promis d’aimer le chevalier ;
Vous avez de l’honneur, c’est assez vous en dire.

Le Chevalier.

Doux & charmant aveu qui finit mon martyre !
Madame, je puis donc prétendre à votre foi ?

Olympe.

Si ma mere y consent, répondez-vous de moi ?

Le Vicomte.

Je vous vois là tous quatre en bonne intelligence.
Et moi, que devenir ?

La Comtesse.

Et moi, que devenir ?Vous prendrez patience.

Le Vicomte.

Oui, de mes pas pour vous c’est donc là le succès ?
Se charge qui voudra du soin de vos procès.
Adieu.