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têtes de grands vases de porcelaines qu’elles soutiennent d’une main & qui sont remplis en confusion de fleurs naturelles. Les cintres naissent de ces fleurs, & forment des figures cintrées de différentes manieres de verdure coupée, d’où pendent des festons de fleurs & de toile d’or. L’optique de ce berceau où devroit être un buffet, est d’une maniere toute extraordinaire. On y voit plusieurs degrés de gazon, & sur le plus élevé paroît un Bacchus tenant d’une main un vase d’or, & de l’autre une coupe. Il est environné de plusieurs vases d’or & d’argent. La déesse des fruits est à son aile droite, & à sa gauche Cérès tient dans une corbeille ce qui est de son ministere. Flore est un peu plus bas. On voit à ses côtés de grandes corbeilles de fleurs ; & comme elle en tient encore beaucoup, on connoît qu’elle en couvre tout le gazon qui l’environne ; ce qui se remarque par celles qui sont déjà sur ce gazon. Au dessous de Flore on voit l’Abondance avec deux cornets qu’elle vuide dans deux corbeilles que tiennent deux Satyres qui sont sur un degré plus bas, à demi courbés, & en posture de gens qui reçoivent. Entre toutes ces figures paroissent Pan & Sylvain accompagnés d’Orphée qui tient son lut, & les deux autres des flûtes. Le tout est fini par un degré de gazon, aux deux bouts duquel il y a deux scabelons fort riches, & portant chacun un grand vase d’or ; de sorte que sans avoir dressé un buffet de la maniere ordinaire, on en voit paroître un beaucoup plus beau, auquel il ne manque rien, puisque Bacchus & Cérès y apportent ce qu’on peut attendre d’eux, & que Flore elle-même prend soin de le venir orner.]


Le chevalier à la comtesse.

Tant de galanterie a droit de vous charmer,
Madame.

Olympe.

Madame.N’épargner ni peine, ni dépense,
Pour fournir des plaisirs toujours en abondance,
C’est là ce qui s’appelle aimer.