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Cependant mes autels, où par toute la terre
L’encens se prodiguoit pour les moindres hasards,
Sont négligés de toutes parts.
On regarde LOUIS comme Dieu de la Guerre,
Et l’on ne songe plus à Mars.
D’un si honteux mépris c’est trop souffrir l’audace.
J’en punirai l’injure, et ce temple détruit
Va dans le monde entier étaler à grand bruit
Ce que peut faire un Dieu qui menace.
  

la fortune

Si LOUIS des Mortels vous dérobe les vœux,
N’ai-je pas même plainte à faire ?
Tout le monde à l’envi, pour devenir heureux,
N’aspiroit toujours qu’à me plaire ;
Mais depuis que la Gloire a par tout l’univers
De cet auguste Roi fait briller le mérite,
Pour le suivre chacun me quitte,
Et je vois mes temples déserts.
Cette foule qui plaît, quand même elle importune,
Dédaignant mes faveurs, brigue son seul appui.
Il me ravit mes droits, et ce n’est plus qu’en lui
Qu’on songe à chercher la Fortune.
Jugez à me voir sans honneurs,
Jusqu’où va l’ennui qui me presse,
Car c’est en vain que le nom de déesse
Me fait attendre encor quelques adorateurs.
De quelque rang qu’on soit, les biens seuls qu’on dispense ;
Nous attirent ces vœux pressants
Dont nous aimons la déférence ;
Et les Dieux qui sont sans puissance,
Ne reçoivent guère d’encens.

mars

Je vois venir l’Amour. Qu’aura-t-il à nous dire ?

la fortune


La Renommée arrive aussi ;