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D. Fernand.

M’arrêter ! Et pourquoi ?Le beau déguisement.
À quoi bon vous cacher, quand la chose est publique ?
Quoi qu’il en ait coûté la vie à Dom Fadrique,
On sait qu’en le tuant…

D. Pascal.

On sait qu’en le tuant…Alte-là, s’il vous plaît.
Moi, j’ai tué ?

D. Fernand.

Moi, j’ai tué ?L’honneur…

D. Pascal.

Moi, j’ai tué ?L’honneur…Je ne sai ce que c’est.
Suis-je un tueur de gens ?

D. Fernand.

Suis-je un tueur de gens ?On paliera l’affaire.
C’est d’elle assurément que m’écrit votre pere,
Quand il veut qu’on vous trouve au besoin du support.

D. Pascal bas.

Tirons-nous de la lettre avouant cette mort.
[haut.]
Sur tout cas chagrinant j’ai recours au silence ;
Mais puisqu’enfin du fait vous avez connoissance…

D. Fernand.

Oui, je sais que l’honneur qui vous a fait agir,
Vous doit sur cette mort empêcher de rougir.
Comment arriva-t-elle ?

D. Pascal.

Comment arriva-t-elle ?Ah, l’importun beau-pere !
Payons d’effronterie.

D. Fernand.

Payons d’effronterie.En me contant l’affaire,
Enrique ne m’a point expliqué comme quoi…

D. Pascal.

Ce détail est de lui plus séant que de moi ;
Puisqu’il a commencé, qu’il vous dise le reste.

D. Fernand.

Sur les cas de bravoure on doit être modeste,