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Béatrix.

Peste, on vous court partout.Vous revoir ! Quelle joie !
Si j’osois…

Carlin.

Si j’osois…Là, Monsieur, bras dessus, bras dessous.
Voyez qu’on vous les tend.

Béatrix.

Voyez qu’on vous les tend.Douze ans entiers sans vous !

D. César.

Elle est folle, Carlin.

Béatrix.

Elle est folle, Carlin.Je ne me sens point d’aise,
Monsieur.

Carlin.

Monsieur.Au lieu de lui, veux-tu que je te baise ?
Me voilà prêt.

Béatrix.

Me voilà prêt.Pourquoi faire tant le surpris ?
Vous ne connoissez plus la pauvre Béatrix.

D. César.

Vous ne connoissez plus la pauvre Béatrix.Béatrix !

Carlin, à D. César

Béatrix !Comme on sait que nous sommes novices,
Pour nous donner leçon, d’abord des Béatrices.
Ma chere, fait-il sûr te voir dans ton réduit ?
Nous sommes bonnes gens, qui n’aimons point le bruit.

Béatrix.

Que dit cet insensé ?

Carlin.

Que dit cet insensé ?L’aventure est gaillarde.

Béatrix.

Allons, il ne faut point qu’ici je vous retarde.
Entrez, on vous attend, Monsieur.

Carlin.

Entrez, on vous attend, Monsieur.Que n’entrez-vous ?
Le plaisir sera grand.

Béatrix.

Le plaisir sera grand.Sans doute, & des plus doux.