Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/510

Cette page n’a pas encore été corrigée

Demandez à Monsieur. Outre l’asthme, il avoit
Un Bolus au côté qui toujours s’élevoit.
Du Diaphragme impur l’humeur trop réunie
Le mettoit tous les ans dix fois à l’agonie.
En huit jours, je vous ai balayé tout cela,
Nettoyé l’impur, et… Regardez, le voilà
Aussi frais, aussi plein de vigueur énergique,
Que s’il n’avoit jamais eu tache d’Asthmatique.

Thérèse

Son teint est frais sans doute, et d’un vif éclatant.

Sganarelle

Ça, voyons votre pouls. Il est intermittent ;
La palpitation du poumon s’y dénote.

Thérèse

Quelquefois…

Sganarelle

Votre langue. Elle n’est pas tant sotte.
En dessous, levez-là. L’Asthme y paroît marqué.
Ah, si mon cataplasme étoit vite appliqué…

Thérèse

Où donc l’applique-t-on ?

Sganarelle, lui parlant avec action, pour l’empêcher de voir que Dom Juan entretient tout bas Léonor.

Tout droit sur la partie,
Où la force de l’asthme est le plus départie.
Comme l’obstruction se fait de ce côté,
Il faut, autant qu’on peut, la mettre en liberté ;
Car selon que d’abord la chaleur restringente
A pu se ramasser, la partie est souffrante,
Et laisse à respirer le conduit plus étroit.
Or est-il que le chaud ne vient jamais du froid.
Par conséquent, sitôt que dans une famille,
Vous voyez que le mal prend cours…

Thérèse, à Léonor

Petite fille,
Passez de ce côté.