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Scène III


THERESE, LEONOR, DOM JUAN, SGANARELLE

Thérèse, à Léonor

Vraiment, j’aime assez à vous voir.
Impudente ; il vous faut parler avec des hommes.

Sganarelle

Vous ne savez pas bien, Madame, qui nous sommes.

Léonor

Est-ce faire du mal, quand c’est à bonne fin ?
Ce monsieur-là m’a dit qu’il étoit Médecin,
Et je lui demandois si pour guérir votre Asthme,
Il ne savoit pas.

Sganarelle

Oui ; j’ai certain cataplasme,
Qui posé, lorsqu’on tombe en suffocation,
Facilite aussitôt la respiration.

Thérèse

Eh, mon Dieu, là-dessus j’ai vu les plus habiles,
Leurs Remèdes me sont Remèdes inutiles.

Sganarelle

Je le crois. La plupart des plus grands Médecins
Ne sont bons qu’à venir visiter des bassins ;
Mais pour moi qui vais droit au souverain Dictame,
Je guéris de tous maux, et je voudrois, Madame,
Que votre Asthme vous tînt du haut jusques au bas,
Trois jours mon Cataplasme, il n’y paroîtroit pas.

Thérèse

Hélas ! Que vous feriez une admirable cure !

Sganarelle

Je parle hardiment, mais ma parole est sûre.