Oui, tu m’aimes, mais c’est d’une belle dégaine.
Qu’es-donc q’tu veux qu’en fasse ?
Oh, je veux que tout haut,
L’en fasse ce qu’en fait pour aimé comme i faut.
J’t'aime aussi comme i faut, pourquoi donc q’tu t’étonnes ?
Non, ça s’voit quand il est, et toujou z’aux parsonnes,
Quand c’est tout d’bon qu’en aime, en leu fait en passant
Mil p’tite singerie ; et sis-je un innocent ?
Margué, je n’veux que voir com’ la grosse Tomasse
Fait au jeune Robain, al n’tient jamais en place,
Tant al n’est assotée, et dès qu’a l’voit passer,
Al n’attend point qui vienne, al s’en court l’agacer ;
Ly jett’son Chapiau bas, et toujou sans reproche
Ly fait exprès queuq’niche, ou baille une taloche :
Et darrainement oncor que su z’un Escabiau
I regardoit danser, al s’en fut bian et biau
Ly tirer de dessous et l’mit à la renvarse.
Jarny vla s’q'c’est qu’aimer, mais margué l’en me barse
Quand dret comme un piquet j’vois q’tu viens te parcher.
Tu n’me dis jamais mot, et j’ai biau tentincher,
En glieu de m’fair’ présent d’une bonne égratineure,
De m’bailler queuquecoup, ou d’voir par aventure
Si j’sis point chatouilleux, tu te grattes lé doigts,
Et t’és-là toujou comme une vray souche de bois.
T’es trop fraide, vois-tu, ventrigué, ça me choque.
C’est me n’imeur, Piarrot ; que veux-tu ?
Tu te moques.