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De prendre les z’enjeux. Allons, Gros-Jean, allons,
Ç’ai-je fait, vois-tu pas comme i nous appellons ?
Ils s’vont nayer. Tant mieux, s’m'a-t-i fait, je m’en gausse,
I m’ant fait pardre. À donc le tirant par lé chausse,
J’l'ai si bian sarmonné, qu’à la parfin vars eux
J’avons dans une barque avironné tous deux.
Et pis cahin-caha, j’ons tant fait que le somme
Venus tout contre, et pis j’les avons tiré comme
Il aviont quasi bu déjà pu que de jeu ;
Et pis j’les z’ons cheu nous menés auprès du feu,
Où je l’z'ons vus tout nus sécher leu z’houppelande ;
Et pis il en est v’nu deux autres de leu bande,
Qui s’équiant, vois-tu bian, sauvés tout seul, et pis
Maturine est venue à voir leu biaux z’habits ;
Et pis il l’iont conté qu’al n’étoit pas tant sotte,
Qu’al avoit du malin dans l’œil, et pis, Charlote,
Vla tout com’ça s’est fait pour te l’dire en un mot.

Charlote

Et ne m’disois-tu pas qu’glien avoit un, Piarrot,
Qu’étoit bien pu mieux fait que tretous ?

Pierrot

C’est le Maître,
Queuque bian gros Monsieu, de pu gros qui puisse être ;
Car i n’a que du d’or par ila, par ici,
Et ceux qui le sarvont sont de Monsieus aussi.
Stan pendant, si je n’eume été là, palsanguenne
Il en tenoit.

Charlote

Ardé z’un peu.

Pierrot

Jamais marguenne,
Tout gros Monsieu qui l’est, il n’en fut revenu.

Charlote

Et cheu toi, dis Piarrot, est-il encor tout nu ?

Pierrot

Nannain, tout devant nous qui le regardions faire,
I l’avons rhabillé. Monguieu, combian d’affaire !