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Cependant je ne sais si lors que je m’enflamme,
L’amour de Théodat éblouit trop mon âme ;
Mais le Trône oublié, sitôt qu’il a pu voir
Après tant de refus quelque rayon d’espoir,
Son chagrin, ses transports, sa vie abandonnée,
Pour me débarrasser d’un fâcheux hyménée,
Tout cela dans mon cœur lui donne tant d’appui
Qu’il seroit malaisé qu’il osât moins pour lui.
Vois d’ailleurs avec moi cette vertu sublime
Qui soumet son destin à la main qui l’opprime.
Le peuple hait la Reine, et la veut exiler,
Il résiste, et contre elle on ne peut l’ébranler.
Il fait plus, il apprend qu’une troupe ennemie
Surprenant Honoric, attente sur sa vie ;
Soudain, quoi que rival, il vole à son secours,
L’arrache de ses mains, et prend soin de ses jours.
Veux-tu que sans rien voir de tout…


Scène II


Amalasonte, Ildegonde, Valmire, Gepilde.

AMALASONTE.

Enfin, Princesse,
Les destins sont pour nous, que votre crainte cesse.
Hier si je témoignai pour le bien de l’État
Vouloir vous asservir aux vœux de Théodat,
Je viens pour réparer cette honteuse feinte,
Ôter à vos désirs toute ombre de contrainte.

ILDEGONDE.

Ah Valmire !

AMALASONTE.

Honoric étant aimé de vous,
Peut déjà s’applaudir du nom de votre époux,