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Mettez sous ma puissance et mille et mille États,
Vous ne me donnez rien en ne vous donnant pas.
C’est pour vous que je vis, pour vous que je veux vivre,
Je n’ai point d’autre bien, d’autre gloire à poursuivre,
Et de tout ce qui fait le vrai bonheur d’un Roi,
Rien ne me peut manquer, si vous êtes à moi.

ILDEGONDE.

Ne vous en croyez pas, votre raison séduite…


Scène IX


Ildegonde, Théodat, Euthar, Valmire.

EUTHAR.

Seigneur, d’un nouveau trouble appréhendez la suite.
Theudis avec les Siens dans le Palais entré,
Épiant Honoric, l’a d’abord rencontré.
Et le nommant tout haut l’auteur de la disgrâce
Qui du Peuple pour vous a fait naître l’audace,
Il le pousse, il le presse, et sans un prompt secours,
Quoi qu’il ait quelque appui, je crains tout pour ses jours.

ILDEGONDE.

Allez-y, Théodat et dérobant sa vie…

THÉODAT.

Vous le voulez, Madame, et l’honneur m’y convie ;
Tout mon Rival qu’il est, je cours à son côté
Combattre la fureur d’un parti révolté ;
Et tant qu’un calme entier achève de l’éteindre,
À moins que je périsse, il n’aura rien à craindre.

ILDEGONDE.

Prenez soin de vous-même, et quoi qu’aimé de tous,
Songez qu’un bras caché pourroit tout contre vous.