Scène IV
Ah, ne l’en croyez pas,
Madame, et si jamais mes devoirs, mes services,
Ont rendu vos bontés à mon destin propices,
Pour soulager l’ennui dont je me sens presser…
Cette obstination commence à me lasser,
C’est trop, et par pitié, vous avez vu, je pense,
Que je me suis forcée à quelque patience.
Je ne pénètre point quel intérêt secret
Vous fait voir cet hymen avec tant de regret ?
Il suffit que je sais qu’il plaît à la Princesse ;
Et si ma main pour vous s’ouvrit avec largesse,
Je n’ai pas prétendu vous combler de faveurs
Pour vous donner le droit de contraindre les coeurs.
Plaignez-vous, murmurez ; quand le mal est extrême,
Il faut pour le guérir un remède de même ;
Et ce coup si terrible à vos sens égarés,
Plus je le hâterai, moins vous en souffrirez.
Donnez l’ordre qu’il faut, Honoric.
Non, de grâce,
Qu’il demeure, autrement…
Quoi, jusqu’à la menace !
Allez m’attendre au Temple, et sans plus différer,
Pour ce même moment faites tout préparer.