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Scène III


Amalasonte, Ildegonde, Théodat, Honoric, Gepilde.

AMALASONTE.

Approchez-vous, Princesse, et nous venez apprendre
Ce que de son amour Honoric doit attendre.
Il le fait éclater, et c’est sous votre aveu ;
Mais pour n’en douter pas, son rapport est trop peu
Parlez, expliquez-vous, c’est vous que j’en veux croire.

ILDEGONDE.

Honoric à m’aimer a trouvé quelque gloire,
Madame, et j’avouerai que ses vœux écoutés
Doivent être reçus, si vous y consentez.
Je ne m’en dédis point, j’en ai donné parole.

HONORIC,, à Amalasonte.

N’auriez-vous eu pour moi qu’une bonté frivole,
Madame, et voudrez-vous souffrir que Théodat
Immole la Princesse à ses raisons d’État ?

THÉODAT.

Étant sans intérêt, je dis ce que je pense.

AMALASONTE.

Je le crois, j’ai toujours connu votre prudence ;
Et comme vos avis sont à considérer,
Selon l’occasion, j’y pourrai déférer.
Cependant sur l’aveu qu’a donné la Princesse,
Je consens que sa foi dégage sa promesse,
Que prenant dès demain Honoric pour époux…

THÉODAT.

Son destin, je le sais, doit dépendre de vous ;
Mais ce retardement que je crois nécessaire,
Suspendant son hymen, n’y devient pas contraire,