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Scène II


Amalasonte, Théodat, Honoric, Gepilde.

AMALASONTE.

J’assurois Honoric, que son feu
Avait déjà par vous obtenu mon aveu,
Et que s’il voit demain un heureux Hyménée
D’Ildegonde à son sort joindre la destinée,
C’est à vous seul qu’il doit, en touchant ce grand jour,
Le prompt consentement qui charme son amour.

THÉODAT.

La Princesse, Madame, a dû chérir son zèle,
Et lui donnant la main, fait un choix digne d’elle ;
Mais quoi que cet hymen vous semble à souhaiter,
Le résoudre à demain, c’est le précipiter ;
De tels engagements valent bien qu’on y pense.

AMALASONTE.

Où l’amour doit choisir, je hais la violence ;
Et si d’un pareil ordre Ildegonde se plaint,
Je ne veux rien d’un cœur que le respect contraint.
Est-ce qu’on vous a dit que toujours insensible
Aux soupirs d’Honoric le sien soit inflexible ;
Que c’est sans son aveu qu’il cherche mon appui ?

HONORIC.

Théodat me hait trop, pour n’en croire que lui,
Madame, et vous voyez par l’avis qu’il vous donne,
Ce que de cette haine il faut que je soupçonne.

THÉODAT.

Un sincère conseil est toujours écouté.

AMALASONTE.

J’admire, à dire vrai cette sincérité,