ACTE II
Scène I
Ce pouvoir absolu que la Reine lui donne,
Permet peu de douter qu’elle ne le couronne,
Et que bientôt sa main, pour honorer sa foi,
N’ajoute à ce qu’il est, le grand titre de Roi.
Chacun pour Théodat, rempli d’impatience,
Par des vœux pleins de zèle en prévient l’espérance ;
Il est aimé du Peuple, et tous à haute voix
Semblent briguer pour lui la gloire de ce choix.
Théodat est heureux, d’avoir tant de suffrages.
La valeur confirmée a de grands avantages ;
Et le trône n’est pas un prix trop haut pour lui,
Quand relevant sa chute, il s’en montre l’appui.
Et sur ce grand hymen dont chacun est en peine,
Dit-on que Théodat ait fort pressé la Reine ?
Qu’il trouve en sa beauté de si puissants appas ?
Il luy rend trop de soins, pour ne le croire pas.
Il en est donc charmé ?
Du moins il le doit être.
Mais quelle inquiétude en faites-vous paroître ?
Croyez-vous qu’à la Reine un tel choix soit honteux ?
Pourquoi ? N’est-elle pas maîtresse de ses vœux ?