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Scène première
Demeurez-en d’accord, Madame, quand on aime
On trouve grand plaisir à se gêner soi-même.
Des rebuts du Marquis votre Père en courroux
Semble être encor de lui plus dégoûté que vous,
Et ce qui doit surtout flatter votre espérance,
Avec le Chevalier il est en conférence.
Cependant on diroit à vos fréquents soupirs
Que tout se montre ici contraire à vos désirs.
Quoique du Chevalier les vœux puissent me plaire,
Par où te répons-tu qu’ils plairont à mon Père ?
Que sur lui son mérite aura même pouvoir ?
S’il ne l’agréoit pas, l’auroit-il voulu voir ?
Je ne vais pas si vite en ce qui m’intéresse.
Ma foi, je me repends d’avoir été Comtesse,
De n’avoir pas laissé la chose au même point.
Vous ne méritez pas…
Ne me querellez point.
Et le moyen ? N’étoit que je vous considère
Pour avoir fait ma paix avecque votre Père,
Vous n’en seriez pas quitte.
Au moins tu m’avoueras
Que de pareils soucis causent de l’embarras.