Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 4, 1748.djvu/348

Cette page n’a pas encore été corrigée
Le Marquis

Oui, ma belle orgueilleuse,
Mon cœur de tous les cœurs l’inévitable écueil,
Ne veut s’enorgueillir qu’auprès de votre orgueil.

Virgine

Je pourrois vous avoir tout à moi, sans partage ?

Le Marquis

Tout.

Virgine

Il ne faut donc point différer davantage.
L’ordre est donné chez moi de cacher mon retour ;
Pour témoin de notre heur ne prenons que l’amour,
L’hymen peut dès demain nous unir l’un à l’autre.
Ordonnez du Contrat, tout mon bien est le vôtre.

Le Marquis, bas à Carlin

Carlin, si je conclus, après le mot lâché,
Tu diras que de moi je fais trop bon marché.

Carlin

Sans les meubles elle a dix mille écus de rente.
Vous pourriez trouver mieux.

Le Marquis

J’en trouverois cinquante.
Mais l’esprit !

Carlin

C’est à vous, Monsieur, à vous sonder.

Le Marquis

Les autres avec moi semblent goguenarder.
Celle-ci parle juste, est accorte, et sait vivre.

À Virgine.

Se promettre n’est rien à moins qu’on ne se livre.
Je m’y résous, demain, tout comme il vous plaira.

Virgine

Mon cher Marquis.

Le Marquis, à Carlin

De joie elle se pâmera.

Virgine

Qu’au brillant de mon Astre on va porter envie ?