Que d’amoureux transports qui s’échappent !
Je meure,
Je suis sourd des soupirs que j’entends à toute heure.
Il en est qui pour vous auroient pu s’enhardir,
Mais puisque l’on connoît que c’est vous assourdir…
M’assourdir ? Non pas vous.
Ah !
Ma belle comtesse,
Soupirez à votre aise, et que rien ne vous presse.
Diable, vous n’êtes pas à mettre tous les jours.
Carlin, son mal en moi prend déjà même cours.
Mon cœur palpite.
Ailleurs où trouver qui la vaille ?
À dissiper mon trouble en vain mon cœur travaille.
L’assaut que sa langueur me livre à l’impourvu…
Ah, Monsieur le Marquis, pourquoi vous ai-je vu ?
Ne vous en repentez point, Comtesse de mon âme.
Si vous êtes en feu, je me sens tout en flamme,
Et pour prix des soupirs que j’ai su vous tirer,
Écoutez, je commence à contre-soupirer.
Ah !
Monsieur le Marquis, voulez-vous que je meure ?
Non, pourquoi tant souffrir ? Guérissez-vous sur l’heure,
Et sans mettre avec moi cent soupirs bout à bout,
Rognez, taillez, coupez, me voilà prêt à tout.
La Comtesse d’Orgueil seroit assez heureuse,
Pour mériter le choix…