Que je presse ! Non, non, rien n’est plus à tenter.
L’amour plus de cent fois m’a fait chercher sa vue,
Je n’en ai parlé qu’une, et cette fois me tue.
Dans cette seule fois elle m’a fait savoir
Tout ce qui porte une âme au plus vif désespoir.
Dans cette seule fois elle m’a fait entendre…
Cette façon d’agir ne me peut trop surprendre.
Le cœur doit être libre à se laisser charmer,
Mais on peut sans mépris se défendre d’aimer.
Que je lui veux de mal ?
Ah, non, quoi qui m’arrive,
Qu’elle ait tout le bonheur dont sa rigueur me prive.
Par là mon désespoir peut être soulagé,
Et tout ce que je crains c’est d’en être vengé.
Tant de respect gardé fait voir…
Adieu, Madame.
À trop d’emportement j’abandonne ma flamme,
Et sans doute j’ai tort de mêler mes chagrins
Aux sensibles douceurs de vos heureux destins.
Scène VI
Dis tant que tu voudras que ton Marquis l’efface,
Sa plaine m’a touchée.
Il l’a fait avec grâce,
Et sans ce qu’il fit hier qui témoigne un cœur bas,
Son esprit, tel qu’il est, ne me déplairoit pas.